Changer de pays

Cuzco, Plaza de Armas. Certainement l'une des plus belles places au monde dans l'une des plus belles villes du continent.

Construite avec les pierres des forteresses et temples Incas, la cathédrale espagnole et l'église Jésuite témoignent à la fois des ravages archéologiques de la conquête et du bon goût architectural de l'époque. La ville fut bâtie sur les restes des fondations Incas que les espagnols ne purent détruire, des murs aux pierres imposantes, non point carrées (les Incas ignoraient le concept de simplicité) mais des pierres à huit, dix, douze angles, qui pourtant s'ajustent au millimètre. Incroyable puzzle.

Après deux jours de déambulation dans cette ambiance culturelle, citadine et de plus en plus touristique (les européens entament leurs vacances estivales) nous partons pour une journée de marche sur les hauteurs de la ville, là où se succèdent forteresses, temples et autres vestiges aux fonctions encore inconnues.

La complexité de ces réalisations est à l'aune des constructions pharaoniques de l'Egypte ancienne. Ici aussi, plusieurs dizaines de milliers de personnes, les peuples soumis à l'empire Inca, unirent leurs efforts d'esclaves pour tailler, transporter et ajuster ces blocs de plusieurs dizaines de tonnes.

Mais Cuzco c'est aussi le point de départ de l'un des treks les plus prisés du continent, "le chemin des Incas" ou "camino de los Incas" ou "Inca Trail". J'entends encore les paroles de Martine : "Tu le feras si tu veux mais ne compte pas sur moi. Je n'ai vraiment plus envie d'en baver. En plus, dès que ça monte, tu sais que je n'avance plus, et là, il y a un col à 4200 et un autre à 4000. Non, ce serait vraiment stupide de le faire, je n'en suis pas capable !". Il eut été dommage que notre petite aventure intitulée sur le site Internet "Martine et Olivier au pays des Incas" passe à côté de ce chemin, porte d'entrée du Machu Picchu, ce village forteresse découvert en 1911, fleuron symbolique de la culture Inca. Un travail de persuasion de plusieurs jours convainc ma doudou de rechausser ses bottes de sept lieues. Pour cela j'accepte le compromis suivant : Ipse, homme à tout faire de notre hospedaje, nous offre ses services de porteur pour soulager Martine du port de la nourriture et autres affaires pesantes. Se joignent à nous en dernière minute, deux étudiants français, Guilhem et Laurent, qui achèvent leur maîtrise à Buenos Aires. Cette fois-ci je ne loue pas de chaussures de marche. Mes chaussures de toile feront l'affaire. Je m'y sens tellement bien. Que pourrait-il donc nous arriver ? Martine est maintenant motivée, et je suis impatient. Alea jacta est.

   
 
   
 
Etape précédente.................. Réagir à ce récit ............Etape suivante
Votez !

 

 

Etape précédente.................. Réagir à ce récit ............Etape suivante
Lire en musique